Kyōto

Autant commencer par là, ce que nous voulions visiter à Kyōto a été écourté par une épreuve sportive à cause de laquelle nous n'avons pas pu traverser une avenue (sur un passage piétons) pour aller prendre un bus. Nous avons beaucoup marché, mais pas aussi vite qu'un bus ! Et il fallait bien rentrer à Tokyo.

Je n'ai donc vu que le Kinkaku-ji (le temple d'or) à ne surtout pas confondre avec le Ginkaku-ji (le temple d'argent). Bien entendu, il y a beaucoup d'autres lieux à visiter à Kyōto. Une autre fois, peut-être.

Ce "temple" n'est que décoratif. Il est en bois recouvert de feuille d'or. Je l'ai trouvé trop clinquant ( * ce n'est que mon avis, chacun a le droit de l'apprécier différemment et ** la photo le rend plus beau que nature), mais il est intégré dans un paysage aménagé avec un goût et un équilibre parfaits. J'aimerais voir ce cadre à chaque saison !

Sinon, plus moderne, j'ai beaucoup apprécié la gare de Kyōto.

Par contre, sur le long trajet en bus de la gare au Kinkaku, je n'ai pas vu de belle architecture. N'étant pas un caméléon, je ne voyais évidemment que d'un seul côté ! Si ça se trouve, des merveilles s'étalaient de l'autre côté.

Nara

On m'a dit "Nara, tu verras, c'est une petite ville".
Petite par rapport à où ?

Moi je m'attendais à quinze ~ vingt mille habitants ! Tu parles ! 352 000 ! En France, Nara serait en 5ème position après Paris, Marseille, Lyon et Toulouse, avant Nice et Nantes !

Alors évidemment, elle ne fait pas partie des 50 premières villes du Japon par nombre d'habitants. Vu comme ça, effectivement, on peut toujours prétendre que c'est une petite ville.

Nara a été la capitale du Japon à notre VIII siècle. A cette époque, la capitale devenait impure à la mort de l'empereur et il fallait changer de ville. Chaque ancienne capitale a donc ses spécificités.

Celle de Nara est d'avoir été "the place to be" au moment de l'introduction et de l'essor du bouddhisme.

Rapide raccourci : le Japon suivait un ensemble de pratiques et de rites non harmonisés, liés à la nature, le Shintô.
Parallèlement, le bouddhisme s'est structuré en Inde sur l'enseignement de Bouddha et le prosélytisme de ses disciples, il a migré en Chine, puis en Corée, puis, par le biais des échanges commerciaux et diplomatiques, au Japon.
Shintô et bouddhisme se sont parfois influencés, modifiant ou introduisant quelques variantes.
De nos jours, les deux croyances coexistent : le bouddhisme est une religion alors que le shintô n'en est pas une (il n'y a d'ailleurs pas de "temple" shintô, uniquement des sanctuaires) et le bouddhisme est prosélyte (la preuve, il y a des bouddhistes partout) alors que le shintô pas du tout.

Revenons à Nara.

Pour s'implanter, les bouddhistes ont édifié dans la capitale des temples ostentatoires. Pour attirer des adeptes, il fallait en jeter plein la vue et faire étalage de richesses.
La riposte shintô s'est organisée en multipliant le nombre de sanctuaires.

Ce qui donne aujourd'hui un patrimoine très riche sur une immense superficie. Il faut bien comprendre que quand on dit "temple", ce n'est pas seulement un bâtiment comme les églises chez nous. C'est un espace immense où sont bâtis le temple, le tombeau du Bouddha (la pagode), des portes, une école, des cloîtres, une cantine, ...
Et à Nara, il y a sept de ces grands temples, dont le Todai-ji, celui que j'ai visité.

Les sanctuaires shintô sont moins ostentatoires, l'or n'a pas plus de valeur qu'un bête caillou ordinaire, chaque être vivant a la même importance dans le grand tout de la Nature, qu'il soit arbre, fourmi, étoile, chat, humain... Les gardiens sont des chiens, l'esprit consacré par le sanctuaire est immatériel et "vit" avec un miroir en métal poli symbolisant le soleil dans une pièce ouverte seulement une fois par an pour un rite de purification.

Le Todai-ji (au fait, "ji" -- prononcez "dji" -- signifie "temple") : temple bouddhiste, donc.

Une des portes d'entrée, avec ses deux gardiens aaa ommm visibles que quand on passe à côté.

Ni clou ni vis, Nicole, les pièces s'imbriquent les unes dans les autres.

Le temple à proprement parler, qui renferme le Bouddha et où ont lieu les prières.

Il existe différentes positions des mains de Bouddha, peut-être 5 ou 6.
Ici, la main horizontale offre la médecine, le soin, elle contient parfois un pot d'ailleurs. Et la main verticale rassure : "n'ayez pas peur".

Des disciples plus petits l'encadrent. Le touriste donne une idée de la taille.

Et des costauds terrassent les démons.

Voilà, c'est tout :)